Office National de l'Huile
Bulletin de veille et d'information de l'Office National de l'Huile

09janv 2019

Agriculture biologique: De grands objectifs

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Le concept bio existe en Tunisie depuis 20 ans. A l’époque, on disait que l’agriculture bio est une mode et qu’elle va prendre peu de temps avant de disparaître. Aujourd’hui, la démonstration est faite que ce n’est pas le cas et ce concept a trouvé une résonance particulière dans plusieurs pays de par le monde, où on enregistre une demande quotidienne en hausse. En Tunisie, la situation diffère ; le bio est en train de se dessiner.
Pendant ces dernières années, agriculteurs et producteurs biologiques se multiplient en Tunisie, mais le manque de visibilité et de politiques nationales adaptées freine le développement du secteur. 

Stratégie de développement… en avoir ou pas !
Au regard des atouts de la Tunisie dans ce domaine et des potentialités qu’offre la filière sur les marchés internationaux, la Direction générale de l’agriculture biologique au ministère de l’Agriculture, des Ressources hydrauliques et de la Pêche a élaboré une stratégie quinquennale (2016-2020) pour l’exportation des produits biologiques. L’axe majeur de cette stratégie est d’assurer la disponibilité de l’information à l’investisseur qui est amené à prospecter les marchés internationaux ou à faire un état des lieux de la filière des produits bios. Pour faire face à ces obstacles qui freinent le développement de ce secteur, on a procédé à la mise au point d’une nouvelle stratégie, en se basant sur les deux anciennes. La première  (de 2005 à 2009) a visé l’organisation du secteur ; la Tunisie était le premier pays africain ayant mis en place une réglementation pour l’agriculture biologique, ce qui nous a permis d’avoir un savoir-faire important en matière réglementaire, mais aussi en matière de développement du secteur. La seconde (de 2009 à 2014) s’est focalisée essentiellement sur le développement des superficies, le développement de la production et l’augmentation des chiffres d’affaires.
Malgré un contexte économique défavorable depuis la Révolution, le secteur bio ne cesse  de se développer et il existe toujours un intérêt remarquable de la part des opérateurs privés (investisseurs nationaux mais aussi internationaux). La nouvelle stratégie, qui tire les leçons des anciennes, vise à bâtir un modèle tunisien de l’agriculture biologique soutenu par une meilleure gouvernance du secteur. Cet objectif ne peut voir le jour qu’avec la protection de la santé, la préservation de l’environnement, l’assurance d’une équité tout le long de la chaîne de valeurs  et l’amélioration de la rentabilité économique des projets biologiques. A cet égard, la nouvelle stratégie a fixé deux grands objectifs : contribuer à dynamiser et diversifier l’économie nationale à travers le développement et la valorisation du secteur de l’agriculture bio et concevoir un processus de gouvernance du secteur. Lorsqu’on parle de développement, cela concerne les 20 filières biologiques, les bio-territoires, les circuits bio-touristiques, les plans nationaux, les études et les programmes d’appui existants. Quant à l’objectif de gouvernance, il s’intéresse essentiellement au renforcement des capacités, la crédibilité du contrôle, la compétitivité du secteur, la traçabilité ainsi que la veille, l’évaluation et le suivi.

Le Tunisien commence à prendre conscience
En Tunisie, le bio est un secteur à fort potentiel, mais il accuse un grand retard, par rapport à plusieurs pays, à l’instar de l’Inde qui nous dépasse largement. Cela revient essentiellement aux coûts très élevés de la production, au manque de financement et surtout à l’absence de conscience de la population tunisienne quant à cet enjeu. Cependant, une nouvelle mentalité et une nouvelle forme de perception commencent à paraître, aujourd’hui, sur le marché tunisien. Mais le problème  est que la demande nationale en la matière n’est pas encore identifiée. Il est vrai que les opérateurs (notamment privés) ont ouvert une vingtaine de points de vente dans différentes régions. Il est vrai aussi qu’ils ont (un peu) leurs consommateurs. Il est vrai enfin qu’ils sont en train d’orienter les gens vers ce concept…Mais tout cela reste insuffisant pour développer le marché, qui est très loin de son potentiel, avec une demande embryonnaire. Pour le développer, il est indispensable d’en organiser les filières. Il faut donc prendre filière par filière et aller vers des marchés ciblés et bien identifiés pour chaque produit. Pour ces raisons et d’autres, la plupart de nos opérateurs ont choisi le marché international où ce secteur est développé par filière. Le marché de l’huile d’olive n’est pas forcément celui de la tomate sèche ou des dattes. Il est vrai qu’aujourd’hui, la Tunisie est capable de produire bio, mais pour quels marchés ? Les efforts doivent se concentrer sur cette question.

Source: http://www.lapresse.tn


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