Office National de l'Huile
Bulletin de veille et d'information de l'Office National de l'Huile

19nov 2020

La consommation mondiale d’huile d’olive excèdera la production. C’est pain bénit pour la Tunisie !

Pour l’huile d’olive tunisienne, tout baigne dans l’huile, cette saison. La production mondiale sera inférieure à la demande, les estimations actuelles convergeant vers  une production d’environ 3,11 millions de tonnes  et une consommation prévue de 3,14 millions de tonnes, ce qui est porteur de  bonnes nouvelles pour les producteurs, selon le consultant international Juan Vilar.

 

Cité par « Olive oil Times », il a indiqué, lors d’un récent webinaire andalou sur la production d’olives qu’il s’agit d’une bouffée  d’oxygène pour l’oliveraie traditionnelle, qui représente 70 % de la récolte et qui, sans aucun doute, a vécu des moments difficiles.

L’oliveraie moderne joue également un rôle croissant dans le monde entier », a-t-il souligné, sachant  que celle-ci représente désormais 40 % de toute l’huile d’olive produite »,  des chiffres qui révèlent « un changement de tendance et une réalité en constante augmentation ».

Vilar a également noté que la popularité croissante de l’oléiculture sur les cinq continents « a porté à un total de 11,5 millions d’hectares  les superficies consacrées aux oliviers ». Ces chiffres ont poussé la production mondiale à dépasser les 3 millions de tonnes « pour nourrir les ménages dans plus de 180 pays ».

La production mondiale pour la saison en cours sera inférieure de 3,4 % à celle de l’année dernière, une baisse principalement due à la diminution du rendement dans plusieurs pays méditerranéens, dont l’Italie (270 000 tonnes), la Grèce (240 000), le Maroc (140 000), la Tunisie (130 000) et le Portugal (120 000). La seule exception à cette tendance à la baisse est l’Espagne, où la production devrait atteindre 1,6 à 1,7 million de tonnes, comme le rapporte le magazine local Agrònoma.

Selon  Vilar, la baisse de la production dans certains pays méditerranéens est due à l’alternance typique des saisons. « La plupart des oliveraies de ces pays sont des oliveraies traditionnelles, comme c’est le cas en Italie, en Grèce ou en Tunisie », a-t-il fait remarquer « des pays qui, l’année dernière, ont enregistré un rendement tout à fait pertinent. C’est le cas en Tunisie, qui a connu une tendance à la baisse des prix lors de la saison précédente, ainsi qu’au Portugal, dont le rendement a atteint un pic de 150 000 tonnes ».

L’Espagne a pu renforcer sa position de principal producteur, ce que  Vilar a surtout attribué à de forts investissements dans l’agriculture moderne et dans les nouvelles technologies spécifiques.

« L’Espagne », a-t-il  noté, « a su combiner de manière adéquate ses connaissances traditionnelles de la culture avec les nouvelles technologies, devenant ainsi le premier producteur mondial d’huile d’olive, puisque plus de la moitié – 52 % – des huiles produites dans les cinq continents seront d’origine espagnole ».

Les prix se redressent

Le consultant a également souligné que les prix de l’huile d’olive, qui ont constamment baissé ces dernières années, semblent maintenant proches d’un changement de tendance.

Une pénurie d’huile d’olive extra vierge a entraîné une augmentation des prix, avec la conclusion de nouveaux contrats à plus de 3 euros (3,54 dollars) le kilogramme.

« Ces jours-ci, nous voyons les prix de l’EVOO ( Extra Virgin Olive Oil) au Portugal atteindre 3,20 € par kilogramme parce que c’est là que sont produites les premières EVOO  de la saison », a noté  Vilar, « alors que dans les semaines à venir, les prix vont progressivement ralentir, ce qui positionne les prix pour la saison espagnole autour de 2,40 € ou 2,50 €. Même si nous pouvons nous attendre à une petite baisse par la suite, les prix devraient rester à 2,25 ou 2,35 € jusqu’à la fin janvier ».

Ce serait un soulagement pour les producteurs, étant donné que les prix à Jaén, le principal marché andalou, sont tombés en septembre à 2 euros le kilogramme, selon les derniers chiffres du Conseil oléicole international (COI).

Pour la Tunisie, un surcroît d’exportation et un renchérissement des prix  permettront  d’atténuer le déficit de la balance alimentaire commerciale qui enregistrera cette année un déficit, à cause de la régression remarquable des exportations des fruits et légumes ainsi que des produits de la pêche. Les ventes de l’huile d’olive représenteraient entre 60% et 70% des exportations des produits alimentaires, contre un taux de 40% au cours des dernières années.

Les exportations tunisiennes d’huile d’olive pour toute cette saison généreront des recettes record de plus de 2 milliards de dinars (732 millions de dollars), en exportant 340 mille tonnes, contre 1,2 milliard de dinars, durant la saison précédente.

« A la fin de cette saison d’exportation (novembre 2020), nous nous attendons à parvenir à exporter environ 340 mille tonnes, ce qui drainera des recettes totales dépassant les 2 milliards de dinars (732.6 millions de dollars) », prévoit  le PDG de l’Office national de l’huile, Chokri Bayoudh, tout en déplorant que la  prochaine récolte d’huile d’olive tourne autour de  184 mille tonnes, contre 204 mille tonnes la saison dernière, une baisse  due aux problèmes de financement des agriculteurs et à une pluviométrie insuffisante..

source: https://africanmanager.com


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